GRAND
BAIN
GrandB ain
Série : pancreas
Le 3 juillet 2010, je m'écroule lors d'une réunion de famille, terrassé par une pancréatite aigüe qui m'envoie pendant huit jours à l'hôpital. Pendant cette hospitalisation et une fois (presque) passés les effets de la morphine, j'écris une série de poèmes que voici.
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Je pense que ça commence à aller mieux
car je viens de rêver
que j'étais embauché pour jouer
dans un film porno.

Je devais jouer le rôle d'un flic qui tombe sur une bande de marginaux et qui se lie d'amitié (c'est le moins qu'on puisse dire) avec eux.
Au départ, je devais me faire sucer dans mon fourgon anti-émeutes, puis je devais m'occuper d'une jeune altermondialiste en colère dans son squat décoré d'étoffes orientales. La scène finale devait avoir lieu entre une charmante militante iranienne et moi.

Mon taux de glycémie est de 0,75, ce qui est un peu bas, mais je sens que je vais mieux.
Bien mieux.

Série(s) :
pancreas

publié le 10 juillet 2010 à 06 h 38

L'un des infirmiers qui s'occupe de moi est fan de SF
et il vénère Philip K. Dick.
Du coup, je lui ai dit qu'il fallait qu'il lise mon livre, que ça lui plairait forcément.

Oui, bon, j'ai une petite tension, je dis ce que je veux !

Série(s) :
pancreas

publié le 10 juillet 2010 à 07 h 12

A peine ôtée ma perfusion et immédiatement cette sensation de penser plus vite, de réfléchir mieux, d'être plus créatif, plus éveillé.

Et je pense à cet éléphant attaché à son piquet minuscule,
tout juste planté dans le sol.
La résistance du piquet n'est pas dans le piquet.
Elle est dans la tête de l'éléphant.

Le boulet au pied, les menottes, les camisoles,
avant toute autre chose
d'abord entravent l'esprit.

Et de ceci on ne se rend compte
qu'une fois libéré.

Combien d'autres entraves
encore dans ma tête ?

Série(s) :
pancreas

publié le 10 juillet 2010 à 10 h 33

Ce que depuis huit jours j'attends
je l'ai.
Mon autorisation de sortie.

Régime strict pendant plusieurs semaines
mais je serai libre demain.

Je clos ici cette série de plusieurs questions :

- Comment écrire avec autant de sincérité mes notes prochaines ?
- Comment retrouver ce mélange impossible d'urgence infinie et de total désœuvrement ?
- Comment être encore vif et perçant alors que la mort se fera plus discrète et moins menaçante ?

Enfin

Peut-on écrire
avec cette même profondeur futile
sur autre chose que notre fragilité
pathétique
et notre inévitable
et imminente
disparition ?


Série(s) :
pancreas

publié le 11 juillet 2010 à 07 h 58

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